8 octobre 2019

Zoom sur les enjeux de la robotique française

La France affiche un retard important sur le secteur de la robotique. Cependant, selon Bruno Bonnell et Catherine Simon, chargés d’un rapport publié en avril dernier sur le sujet, il existe des solutions pour rejoindre le peloton. Cet article MécaSphère vous présente le contexte en quelques chiffres et les enjeux.

À l’origine du rapport "Robotique et systèmes intelligents" co-rédigé par le député Bruno Bonnell* et la consultante en robotique Catherine Simon**, des chiffres parlant sur le retard de la robotique française. 18ème au classement mondial en termes de densité robotique, loin derrière l’Allemagne ou encore l’Italie, la France compte en effet 132 robots pour 10 000 salariés contre 631 en Corée du Sud.

Alors que beaucoup de PME/PMI peinent à passer à une phase d’industrialisation, beaucoup de start-ups sont trop rapidement rachetées à l’étranger, avec leurs brevets.

La France dispose cependant aussi d’atouts, à l’image de sa recherche internationalement reconnue, qui figure dans le top 5 en matière de publications scientifiques sur cette thématique. Au-delà de l’identification de nos forces et faiblesses, le rapport s’est fixé le but de soumettre des solutions afin de faire évoluer sensiblement le secteur. Une centaine d’acteurs et d’experts de la robotique ont été entendus, dont le Symop***, et ont identifié de nombreux enjeux, parmi lesquels :

  • Favoriser l’intégration de la robotique dans les PME/PMI en soutenant les intégrateurs, passerelles clés entre fournisseurs de robots et leurs clients.
  • Attirer, former et conserver les talents. Et commencer tôt : on aura intérêt à sensibiliser les enfants à la robotique comme cela a été fait pour l’informatique. Mettre en place davantage de certificats et de diplômes dans l’enseignement supérieur.
  • Permettre l’appropriation culturelle de la robotique par la société : l’initiative de faire de 2020 l’année de la robotique en France pourrait susciter des vocations.
  • Favoriser la création d’une filière de production de robots en décloisonnant les disciplines et en créant des consortiums d’entreprises. L’idée est d’ailleurs d’identifier les acteurs de la robotique, quelle que soit leur filière.

Le rapport doit désormais être présenté aux différents ministères afin qu’ils développent, dans leur secteur d’activité, les thèmes et enjeux abordés.

 

*Ancien chef d’entreprise spécialisé dans le numérique et la robotique

**Fondatrice du salon robotique Innorobo

*** Syndicat des machines et technologies de production

 

Retrouvez le magazine MécaSphère de juin 2019 dans son intégralité

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