Note de conjoncture des IM - Juin 2025

La conjoncture française reste faible au mois de mai 2025. Le climat des affaires fléchit dans l’industrie et les services alors qu’une légère amélioration est enregistrée pour le bâtiment et le commerce de détail selon l’Insee. Dans ce cadre conjoncturel moins favorable, la baisse des facturations reste à – 2,2 % pour le premier quadrimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. La tendance fait ainsi du surplace par rapport au 1er trimestre 2025. Le baromètre FIM prévoit une poursuite de cette baisse des facturations aux mois de juin et juillet 2025, respectivement de – 1,4 % et - 0,8 %. 

Les résultats de l’enquête de conjoncture mensuelle réalisée par la Fédération des Industries Mécaniques (FIM) auprès de ses principales professions et entreprises font apparaître une situation stable à un niveau bas sur le marché intérieur, à la fois pour les livraisons et pour les prises de commandes : les variations sont comprises entre – 5 % et + 5 % pour le chiffre d’affaires et – 2 % et + 2 % pour les prises de commandes. Selon les professions mécaniciennes, le niveau d’activité réalisée avec les secteurs de l’automobile, l’aéronautique, le ferroviaire et le secteur de l’approvisionnement en eau s’améliore légèrement par rapport au mois d’avril 2025 alors que la situation se dégrade avec le secteur de l’agroalimentaire et la distribution industrielle. Par ailleurs, la situation continue de se dégrader avec l’industrie lourde, le bâtiment et l’agroéquipement. En outre, d’après les statistiques douanières, les importations en produits mécaniques ont fléchi de – 2,8 % durant le premier quadrimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. Les industriels prévoient toutefois un très léger redressement de la conjoncture au cours des prochains moins.

Parallèlement, la situation à l’international suit la tendance négative en France. La faiblesse de la conjoncture se traduit par un recul des exportations de – 3,9 % durant les quatre premiers mois de 2025 en glissement annuel. Les livraisons sont en recul de – 7,2 % sur l’Allemagne, - 6,3 % sur l’Italie, - 16 ,2 % sur le Royaume-Uni, - 11,3 % sur la Chine. A l’inverse, les expéditions se stabilisent vers les Etats-Unis (- 0, 1 %) et continuent de progresser vers l’Espagne (+ 3 ,5 %).  La situation reste identique à celle du marché domestique selon les entreprises mécaniciennes et les professions qui participent à l’enquête mensuelle de conjoncture de la FIM, à savoir un chiffre d’affaires à l’export qui varie entre – 5% et + 5 % et des prises de commandes qui fluctuent entre – 2 % et + 2 %. Les opinions des industriels sur les commandes étrangères restent négatives au mois de mai 2025. 

Equipements de production et équipements mécaniques

Les facturations d’équipements de production continuent de se contracter au premier quadrimestre de 2025 (- 3 % en valeur et en glissement annuel). La baisse des exportations et la faiblesse de la formation brute de capital fixe en France sont à la base de ce recul. Malgré cette baisse globale, certains constructeurs de machines arrivent à enregistrer une hausse des facturations, c’est le cas notamment pour fours et brûleurs industriels (+ 3,2 %), les autres machines d’usage général (+ 5,6 %), les machines de soudages (+ 2 %), les machines d’imprimerie (+ 4,2 %) les machines pour le travail du caoutchouc – plastiques (+ 4 % et  les équipements aérauliques et frigorifiques industriels (+ 3 %). A l’inverse, le chiffre d’affaires de matériels de levage et de manutention, de machinisme agricole et de matériels pour la construction continue d’enregistrer un recul significatif. Parmi les facteurs explicatifs de cette conjoncture globalement négative figurent les incertitudes économiques selon les entreprises. Les secteurs clients freinent leurs investissements car l’environnement économique reste encore flou et incertain. 

Composants et sous-ensembles intégrés

Cette famille d’équipement continue de progresser.  Les facturations augmentent de + 1,5 % durant le premier quadrimestre de 2025 en glissement annuel. Les livraisons enregistrent un bond de + 23 % pour la fabrication de générateurs de vapeur. Le chiffre d’affaires croit de + 7,1 % pour les pompes et compresseurs, + 3,4 % pour la robinetterie et + 1,1 % pour les moteurs et turbines. A l’inverse, les ventes diminuent pour la fabrication d’engrenages et d’organes mécaniques de transmission ainsi que pour la fabrication d’équipements hydrauliques et pneumatiques. Le solde d’opinions des chefs d’entreprises sur le stock de produits finis baisse légèrement. Les prises d’ordres avec certains secteurs clients en France s’améliorent, bien que le niveau reste insuffisant. Les perspectives de production pour les mois à venir sont favorables pour l’ensemble de ce secteur.  

Pièces mécaniques issues de la sous-traitance

Entrainée par la mauvaise conjoncture de l’automobile, l’activité de ce secteur continue de se contracter. Le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises de cette famille diminue de – 5,4 % au cours des quatre premiers mois de 2025 en glissement annuel. La baisse est générale car elle touche toutes les catégories de branches de la sous-traitance, le recul le plus fort étant enregistré par découpage-emboutissage. La dégradation de la demande intérieure ainsi que l’incertitude liée à l’environnement international ne favorisent pas l’activité de l’ensemble de la sous-traitance.

Produits de grande consommation

La baisse du chiffre d’affaires de ce secteur enregistré en 2024 cède la place à une stabilisation au cours des quatre premières années de 2025 (- 0,2 %). La progression des facturations de fabrication d’articles ménagers et celle d’outillage portatif à moteur incorporé compensent le recul des livraisons enregistré par les autres produits. 

Au total, les facturations des industries mécaniques diminuent de – 2,2 % en valeur et en glissement annuel durant les quatre premiers mois de 2025. Les opinions des industriels qui participent à l’enquête de conjoncture de mai 2025 réalisée par la FIM ne s’améliorent que très légèrement. Les perspectives personnelles de production continuent de se dégrader à l’international. Cette évolution est confirmée par l’Insee dans son enquête mensuelle sur le climat des affaires publiée au mois de mai 2025, qui fait apparaître un repli de l’indicateur synthétique dans l’industrie.